C'est en 1772 qu'un naturaliste suédois, Carl Peter Thunberg, identifie botaniquement le rooibos après avoir vu les indigènes en consommer. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, le rooibos, essentiellement utilisé localement, provient de la cueillette de pieds sauvages dans le fynbos, ou bush, des montagnes du Cederberg. On ne savez pas encore le cultiver.
En 1904, Benjamin Ginsberg, Russe, récemment immigré en Afrique du Sud, descendant d'une longue lignée de marchands de thé en Europe, découvre le rooibos ainsi que sa transformation et son usage. Il commence à en faire commerce, le comparant au thé. C'est le point de départ d'une longue route commerciale qui fera connaître le rooibos sur les 5 continents.
Quant à la domestication, il faudra attendre les années 1930 pour qu'un médecin et chercheur agronome de la région. Le Dr Pieter Le Fras Nortier, un amoureux de la nature, commence à expérimenter le semis des graines de rooibos pour le cultiver. Ce n'est pas sans embûche, car les graines, minuscules, se confondent avec le sable et sont difficile à recueillir. Le docteur sollicite alors ses patients montagnards, et une femme autochtone lui en apporte une bonne poignée. Très étonné, il l'interroge pour avoir comment avait elle pu en trouver autant. Elle lui répond qu'elle va les chercher dans les fourmilières, car les fourmis les récoltent en masse et les accumulent dans leurs nids. C'est ainsi que le Dr Le Fras Nortier réussit à cultiver de nombreux plants et à récolter des graines en quantité : ce sont les tout débuts de la culture du rooibos.
Dans les années 40, le mode de culture, encore artisanal, est transformé en véritable agriculture par le fils de Benjamin Ginsberg, Henri Charles, surnommé Chas, qui optimise aussi la transformation du rooibos en introduisant une semi-mécanisation calquée sur celle observée pour le thé en Inde.